Quel peut bien être la différence entre se FAIRE masser et ETRE massé ?
La comparaison entre ces mots semble subtile, et pourtant, c’est ici que se joue toute la différence.
Dans cet article, je souhaite vous parler de la place de l’égo dans notre relation au corps et plus particulièrement dans le massage. Comment la conscience de soi et de son corps peuvent être aidant dans la vie, si on laisse son égo de côté.
L’égo est la part de notre personnalité qui nous pousse à agir avec notre tête plutôt plus qu’avec notre cœur. Cette partie de nous-même qui nous amène à envisager une vision mécaniste du corps.
Pour illustrer la relation entre notre corps et notre égo, je vais emprunter cette image au Dr Alexander Lowen.
Imaginons que notre corps est un cheval et que notre égo en est le cavalier. Nous pouvons reconnaître dans ce cheval, qu’il existe une grâce naturelle dans sa respiration et ses mouvements. Pour exister, le corps, tout comme le cheval, n’a pas besoin d’être dirigé.
Tel un cavalier, l’égo peut imposer sa volonté au corps. À force de conviction, voir d’acharnement, il obtiendra tout ce qu’il veut. Combien de temps cela durera ? Nul ne le sait, mais nous pouvons imaginer que ce ne sera pas une combinaison gagnante sur le long terme.
Pour autant, si le cavalier prend le temps d’écouter son cheval, sentir sa respiration, prendre conscience des mouvements, il pourra ressentir les impulsions de vie de ce corps pour avancer ensemble dans une “grâce naturelle”.
Son rôle est vital dans notre personnalité, mais s’il vient à s’imposer trop souvent, l’égo peut nous emmener dans une vision mécaniste du corps. Dans cette vision, le corps est une machine qui est là pour nous protéger et répondre à nos besoins. Par la simple force de la volonté, tout est alors possible.
Son objectif ? Faire mieux, faire plus, contraindre cette machine qui est à son service pour réussir.
Et comment détendre ce corps qui est épuisé par la charge mentale de ses enjeux ?
Il existe tout un éventail de techniques de détente et de relaxation. Toutes ces techniques sont accompagnées d’un discours qui va rassurer l’égo. Lui qui a besoin de certitudes, de performances, de concret, il sélectionnera la meilleure prestation.
Et si notre égo reste trop présent pendant la séance de massage, cela peut entraîner une dissociation entre le corps et l’esprit. Concrètement, on se retrouve à se faire masser sans rien sentir du tout, ou bien, on s’endort simplement sur la table.
Mais que se passe-t-il quand, dans un moment d’expiration, une émotion remonte à la surface et vous submerge totalement ?
L’égo s’est mis en pause, le corps a parlé.
Le corps est ce qui nous matérialise dans la vie. Notre peau, qui en recouvre la surface, est l’interface qui nous met en contact avec le monde.
Notre histoire façonne notre corps. À mesure que nous vivons des expériences, des impulsions de vie nous parcourent. Certaines sont vécues agréablement et s’expriment sans retenue, comme par exemple, la joie et l’amour. D’autres qui auront été retenues laisseront des traces sous forme de tensions corporelles. Comme le dit si bien Jacques Salomé “Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime”.
En adoptant une approche humaniste, le praticien reconnaît le massé comme un être holistique, avec ses propres besoins émotionnels, mentaux et spirituels. En étant à l’écoute des signaux du corps et en favorisant une approche centrée sur la personne, il crée un espace ou le massé peut pleinement s’abandonner au processus du massage.
Ce processus va encourager la respiration ample, bruyante et sans effort. Une respiration naturelle débarrassée d’enjeux de réalisations ou de performances. Ici, toute la place est donnée pour reprendre conscience des sensations corporelles et ce que cela nous faire “vivre”, quand un autre être pose la main sur nous avec bienveillance.
Ce moment de retour à soi, laisse place à l’émergence des sensations, des souvenirs, des émotions. Tout ce que le corps a à dire quand il n’est pas muselé par l’égo. Un espace qui permet de reprendre le dialogue avec soi et de se sentir encore plus vivant.
Quand on a besoin de se détendre et de lâcher prise, on peut se laisser guider par notre égo. Sélectionner la meilleure technique de massage, caler le rendez-vous dans un planning déjà chargé, et surtout, se forcer à se détendre, tout ça pour que le corps puisse continuer à donner le meilleur de ce qu’on en attend de lui.
D’autre part, on peut s’autoriser à se faire accompagner dans sa vie, par le corps. C’est ici une tout autre expérience qui est proposée. Prendre un temps de lâcher prise où l’on attend rien de vous. Un espace consacré à revenir à ce que votre corps exprime. Et si au-delà de la détente, le corps laisse émerger des émotions et vous ramène à vos difficultés de vie, il sera toujours possible de vous faire accompagner en Relation d’Aide par le Toucher.
Cabinet : 48 rue Jean Chemin à Flines-lez-Râches
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